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Au rythme du soufle du vent, du soleil…

 La vie rodriguaise, à l’opposé de celle laissée derrière soit en europe se déroule au rythme du soufle du vent, du soleil  et des saisons. C’est le marché du samedi matin qui va drainer le plus de population vers la seule ville de l’île, tout près de son port. C’est le lieu et le moment de grande convivialité. Un autre grand lieu de rencontre et de partage est la messe du dimanche à l’église principale à Saint Gabriel, tout en haut de l’ile.

L’île qui s’endort dès que tombe la nuit, se réveille dès que pointe l’aube vers 4h30 du matin. De tous les chemins et à travers les prés on voit des rodriguais endimanchés qui se hâtent en groupes compacts vers l’église, ou la petite ville principale.

On s’habitue très vite à cette lenteur qui redonne du temps pour la rêveries et à la contemplation, avec un sentiment apaisant de re apprendre à vivre, et de sentir à nouveau son rythme physiologique profond. Odeurs couleurs, senteurs, bruits étranges des vents qui balayent le ciel, et crée des sons inhabituels qui  mobilisent les sens, et donne un sentiment d’ivresse nouvelle.

Se déplacer mobilise une énergie en soi, Il n’y guère d’autre solution que de marcher d’un point à un autre en improvisant un itinéraire le plus souvent improbable, mais fécond en rencontres de toutes sortes. Cependant on peut toujours faire signe au chauffeur quand un bus surgit au détour de la route, dans un incroyable tintamarre de freins surchauffés….un petit sourire courtois sera bienvenu, en réponse à tous ces regards bienveillants qui vous accueillent, même s’il ne reste pas trois centimètres carré de libre sur les banquettes affaissées.

Les journées semblent courtes. Le temps file très vite à fouiner dans la petite ville, à la découverte de ces antres sombres que sont les échoppes bourrées de trésors qui croulent  jusqu’au trottoir. C’est aussi l’incontournable passage au cyber café de Phanuel, haut lieu de convivialité, où on échange les nouvelles du jour, en attendant une hypothétique ouverture de sa boite mail pour «  hotmail ou yahoo ! » Dès 3 heures et demi le soleil palit et la petite ville ville se vide rapidement. Joyeux spectacle que celui des cars boursouflés de passagers, qui attaquent en rugissant la grande côte, qui conduit au coeur de l’île.