Les nouvelles concernant ce fragile espace rodriguais sont souvent contradictoires
Nouvelle alerte ces jours ci, pour la survie du lagon rodriguais. Une fois encore, Le SHOALS lance un cri d’alerte. Les poissons qui sont pêchés de plus en plus petits menace la reproduction
Le MAURICIEN du 3 juin – (extraits) La Journée mondiale de l’Océan est célébrée ce 8 juin. Pourtant, une grave menace pèse sur le lagon et le récif corallien de Rodrigues.
Il a toujours émerveillé, étonné et captivé le visiteur ce lagon de Rodrigues. L’un des plus riches au monde avec 160 différentes espèces de corail de différentes formes et couleurs,
il réserve aujourd’hui des désagréables surprises.Un drame s’y joue presque en silence et, d’ici 10 ans, lagon et récif seront morts. La catastrophe sera identique à ce que les scientifiques prévoient avec la mort des coraux du triangle de corail.«Même le visiteur lambda trouve bizarre qu’il y a si peu de poisson dans ce merveilleux paradis corallien où l’eau est souvent très peu profonde», lâche Aurélien Nahaboo, biologiste marin dépêché dans l’île par le Progamme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour aider à mettre en place une zone marine protégé.
Du poisson, et des «ourites» (pieuvres), il y en avait dans ce lagon. A profusion. Les pêches y étaient, jadis, toujours miraculeuses. «Rein d’étonnant à ces pêches miraculeuses du passé. Ce lagon, qui est encore d’une richesse incroyable, a attiré des poissons en grand nombre. La surpêche et la pollution ont fait leur travail», explique Nahaboo.Le lagon de Rodrigues, où vivent toujours 494 espèces de poissons et 139 espèces de micro-algues, donne toujours des ourites et du poisson. Mais les prises sont, chaque année, de plus en plus petites.L’Ong Shoals Rodrigues indique d’ailleurs dans ses statistiques, publiées régulièrement, que les poissons ramenés par les pêcheurs sont de plus en plus petits. Des poissons qui n’atteindront jamais l’âge de la reproduction.«Si cela continue ainsi, dans 10 ans le lagon de Rodrigues sera mort. Il ne s’y trouvera plus de poisson prédateur», affirme Nahaboo.
«La pêche est très peu réglementée à Rodrigues comme à Maurice. Il n’y a rien qui empêche pêcheurs professionnels ou amateurs de ramener des poissons de petite taille. Il n’y a aucune réglementation sur la période de pêche, sauf quand il s’agit de la pêche à la senne», affirme, de son côté, Paolo Tibaldeschi, du PNUD.
Pour empêcher cette mort, le PNUD a initié un important projet qui consistera à trouver des emplois alternatifs pour les 800 pêcheurs travaillant dans la zone marine protégée que cet organisme a aidé à créer dans le lagon de Mourouk.«Cette zone a été décrétée protégée en février dernier. Il faut maintenant réduire le nombre de pêcheurs dans cette zone ( y compris les pêcheurs d’ourites qui marchent beaucoup sur les coraux) en leur trouvant du travail dans l’éco-tourisme, l’artisanat et l’agriculture. Nous mettons en ce moment la dernière main à ce projet qui bénéficie du soutien des pêcheurs et de l’Assemblée régionale de Rodrigues.
Nous comptons également freiner l’érosion des terres dans cette région. Erosion qui entraîne trop de sédiment dans le lagon, ce qui tue les coraux», fait ressortir Paolo Tibaldeschi.«Dès qu’on parle de pêcheurs et de réglementations de la pêche, l’Etat et les institutions se sentent mal à l’aise», affirme Nahaboo, fort de son expérience rodriguaise qui lui indique que les pêcheurs doivent s’impliquer dans la protection de leur lagon si on veut réussir une bonne réglementation de la pêche et de la pollution.Jusqu’ici, selon Paolo Tibaldeschi, les pêcheurs de Mourouk se sont montrés très intéressés par le projet de la zone marine protégée. e projet de la zone marine protégée du PNUD fera l’objet d’une communication